Bandeau
Recueil
Partage d’articles et d’outils personnels

Apprentissage, Education nouvelle, évaluation, école, expression, formation, réflexion sur l’éducation, l’école, la petite enfance, les indégalités, lire-écrire, outils pour l’apprentissage, gestion mentale, connaissance de soi, créativité, cartes mentales, Analyse transactionnelle, PNL, Centres PMS, intelligence, "Enfant magique", individualisation de l’apprentissage...

Auto-évaluation

S’évaluer soi-même est souvent intéressant, de même qu’aider ses élèves à s’auto-évaluer.
Quels savoirs, quels savoirs- faire, quels savoirs-être maîtrisons-nous ?? Lesquels sommes-nous en train d’apprendre ?
Lesquels ne sommes-nous pas prêts à apprendre ?

Le texte qui suit propose aux éducateurs et aux enseignants un schéma d’auto-évaluation qui distingue ces trois secteurs. Ce schéma pourra ensuite leur servir de canevas pour aider les enfants, les élèves (individuellement ou en groupe) à faire eux-mêmes leur auto-évaluation.

1. CE QUE JE CONNAIS PARCE QUE JE L’AI MAITRISE.
La SPHERE DU CONNU comporte tout ce qui est devenu habituel : des activités, endroits (ou ambiances), personnes, outils ou objets, informations connues, habituelles, déjà explorées, maîtrisées et devenues sources de confort, de sécurité et de détente. Je pourrais appeler aussi cet ensemble "SPHERE DE SOUTIEN".

 Une partie de ce qui se trouve dans cette sphère est constituée d’activités ou des manières de faire tellement bien maîtrisées qu’elles sont devenues automatiques, des "routines" au sens étymologique de "chemin habituel", en quelque sorte un automatisme cérébral, un "cerveau-mécanisme". Les informations sensorielles ne remontent plus jusqu’au néo-cortex (sauf si on y fait consciemment attention) ce qui libère le cerveau supérieur pour des processus mentaux plus créatifs (1). Exemples : s’habiller, lire, écrire, conduire ... Conduire une voiture tranquillement sur une route sans difficulté permet de ne plus penser aux gestes qu’on fait automatiquement, et l’esprit est disponible pour converser, réfléchir, préparer un cours ou une fête, écouter une émission scientifique ...

Certaines de ces "routines" risquent de se rigidifier, elles nous limitent alors et freinent notre créativité. Mais en général, elles nous apportent plus de liberté, de confort et de sécurité.

 Cette sphère contient en outre tout ce que nous avons appris - parfois au prix d’entraînements longs et fastidieux - et qui est intégré, maîtrisé, connu au point de nous apporter également détente, confort et sécurité. Par exemple : attacher ses lacets, enfiler ses bas, se brosser les dents, donner des consignes aux élèves, ranger, faire la vaisselle, chantonner, écouter un disque en rêvant, relire une BD...

Si les activités, compétences ou habiletés de cette sphère sont source de confort et de sécurité, elles risquent à la longue, d’engendrer de l’ennui.
C’est dans ces activités, lieux, relations ... que l’on ira retrouver la détente après un stress ou une tension, qu’on se rassurera après un choc, une frayeur, qu’on se repliera après une (trop) grande dépense d’énergie ou quand on est malade, fatigué ou mal dans sa peau.
L’enfant s’y réfugiera à bon escient quand il est (ou a été) "sur-
stimulé", confronté à un excès de stimulations sensorielles, motrices, ou a trop d’activités à la fois.

S’il ne peut y retourner, il restera dans un état de stress et développera probablement de l’agitation, a moins qu’il ne se replie passivement dans l’inactivité ou le rêve.

2. CE QUE JE SUIS EN TRAIN D’APPRENDRE et qui est donc en voie d’exploration ou d’expérimentation.

La SPHERE D’EXPLORATION se situe là ou je suis en train d’expérimenter nouveau savoir, savoir-faire ou savoir-être.

Elle comporte toutes les activités ou connaissances que j’explore,
où je tâtonne, où je me permets d’avancer par essais ou erreurs.

Dans cette sphère d’action, il y a un certain stress, qui sera positif dans la mesure où il est associé à de la curiosité, du désir de savoir, de l’énergie libre, de la passion, du plaisir à découvrir. Les résultats, quels qu’ils soient, sont intéressants et utiles à connaître. Ce stress est positif car c’est un stress d’excitation et non de peur. C’est le plaisir qui en est la marque principale et le distingue du stress négatif.
Les enfants, quand ils ne se reposent pas, sont naturellement poussés à vivre dans cette sphère par leur programme cérébral.

Exemple : conduire une voiture en montagne ou sur de la neige fraîche (pour un conducteur à l’aise), mettre de nouveaux vêtements, essayer un nouveau parfum, un nouveau rasoir, un nouvel appareil électroménager, découvrir un nouveau livre ou un nouveau disque, explorer, voyager, apprendre...

3. Ce qui est en dehors de ma sphère d’apprentissage, hors d’accès ou d’atteinte.

comporte tout ce que je ne veux pas faire ou que je ne suis pas prêt à faire ou à apprendre, parce que cela ne me convient pas : j’ai trop peur, ou je n’ai pas assez confiance, ça va m’occasionner trop d’ennui, ou cela ne m’est pas permis.

Exemple : conduire une voiture à Londres, prendre l’avion, me déguiser en clown, sortir de l’école avec ma classe, danser la carmagnole.

C’est ce que j’appelle les TROIS "i"  : ces activités, lieux, personnes, objets ou informations sont
 insécurisantes, hors de notre sphère de sécurité : trop dangereuses, ou entraînant trop de crainte, d’anxiété.
 Interdites aux yeux de notre éthique personnelle, de nos valeurs
morales ou des principes de notre éducation.
 Inconnues : nous ne pouvons les raccrocher à aucune donnée connue, donc nous sommes sans réponse, sans idée si on nous en parle.

Exemple : un enfant me pose une question à laquelle je ne réponds pas parce que
 je ne sais pas, je ne connais pas la réponse (inconnu ou hors de mes
limites intellectuelles)
 je ne suis pas à l’aise avec ce sujet, ça m’insécurise trop
(insécurisant ou hors de mes limites affectives)
 je ne m’en accorde pas le droit ou la permission (interdit ou hors de
mes limites éthiques).

Dans l’idéal, c’est mieux si je suis conscient de ce qu’il y a dans ma sphère interdite et des raisons pour lesquelles ce sont des activités qui ne me conviennent pas. Le refus est alors le fruit d’une décision consciente. Parfois, cependant, un conflit intérieur se crée. Par exemple, je crois vouloir apprendre quelque chose alors qu’une part inconsciente de moi a de bonnes raisons pour refuser cet apprentissage. Il est probable alors que je ne comprendrai pas ce qui se passe. Je ne maîtrise donc pas les évènements.

EXERCICE.
Aux enseignants, je propose maintenant un petit exercice.
Voici quelques activités ou attitudes que je vous suggère de classer dans les trois sphères évoquées ci-dessus ; lesquelles sont devenues pour vous habituelles, lesquelles font l’objet d’un apprentissage, d’une exploration, lesquelles sont (encore ?) en zone interdite ?